La prochaine exposition temporaire du musée de Préhistoire d’Ile-de-France « Mémoire de Glace » se tiendra du 8 mai au 7 novembre 2021 à Nemours. Une expédition pour le public à la découverte d’un patrimoine historique jusqu’ici piégé dans la glace. L’occasion d’en apprendre plus sur une pratique scientifique peu connue : l’archéologie glaciaire.

L’exposition « Mémoire de glace » présente 150 objets préhistoriques et historiques libérés par la fonte des glaciers alpins. Au travers de ces vestiges particuliers, elle nous éclaire sur les raisons qui ont conduit les hommes à fréquenter les hautes altitudes, que ce soit pour circuler d’une vallée à l’autre ou pour exploiter les ressources naturelles qui s’y trouvent.

En raison du réchauffement climatique de ces trente dernières années, des vestiges archéologiques sont régulièrement découverts dans les glaciers alpins, à plus de 2500 m d’altitude. L’« archéologie glaciaire » a pour mission de récolter, préserver et étudier ces vestiges très particuliers, maintenus en congélation depuis des décennies, des siècles, voire des millénaires.

Elle présente des panoplies de chasse du troisième millénaire avant notre ère, des outils préhistoriques en cristal de roche, des monnaies romaines, l’épée d’un voyageur du XVIIe siècle,  les restes des équipements de personnes ayant péri en montagne dans des circonstances tragiques : « Schnidi », le chasseur néolithique au carquois en écorce de bouleau, le « Mercenaire » et ses armes de belle facture, ainsi que la « Bergère de Porchabella » – tous deux ayant vécu au XVIIe siècle -, et enfin les époux Dumoulin, disparus en 1942, et dont les corps ont été retrouvés en en 2017.

Quatre thématiques sont plus particulièrement développées lors de cette exposition afin d’emmener le visiteur sur les traces de ces hommes à la recherche des ressources de qualité tout en s’équipant pour la montagne, en circulant entre cols et vallées et en se plaçant sous bonne protection. L’exposition se termine par un appel à une participation citoyenne pour la collecte et la sauvegarde du patrimoine archéologique glaciaire.

Selon les pronostics des glaciologues, le réchauffement climatique va provoquer, dans les Alpes valaisannes, une diminution de la surface glaciaire de près de 80% en 2060. Cette forte accélération de la fonte va immanquablement libérer un nombre croissant de vestiges archéologiques. Dans les Alpes, seuls quelques secteurs peuvent aujourd’hui faire l’objet d’une surveillance archéologique. La plupart des découvertes à venir seront donc réalisées par des randonneurs ou des travailleurs de haute montagne. Pour ces raisons, l’exposition renseigne aussi sur le bon comportement à adopter face à de telles découvertes.