La nouvelle exposition de la 110 Galerie (110 rue Saint Honoré Paris 1er) en collaboration avec le collectif Lusted Men, présente Désirés, de la représentation érotique des hommes du 8 décembre 2022 au 4 février 2023. Huit artistes de la scène artistique contemporaine française posent leurs regards érotiques sur des corps d’hommes et proposent d’autres chemins de désir.
Dans « Le salon des confidences », l’autrice et journaliste scientifique Elisa Brune écrit que le regard érotique se déploie par l’exercice d’une “attention inhabituelle”. C’est ce à quoi s’attachent les artistes présenté·x·es dans cette exposition : au moyen de différents médiums et de sensibilités singulières, iels débrident et élargissent – chacun·e à leur manière – le champ du désirable.
À rebours de l’iconographie traditionnelle qui, de l’Histoire de l’Art à l’industrie publicitaire, a fait de la féminité́ un objet de convoitise, leurs travaux investissent, élargissent et parfois subvertissent le domaine des représentations érotiques (Alireza Shojaian, Arthur Gillet).
De formes fantasmées (Sarah Kalvar, Arthur Gillet) à la documentation du quotidien (Karla Hiraldo Voleau, KIM), le parcours aborde plusieurs thématiques touchant au désir et aux masculinités. Il questionne la place de la distance et celle du langage dans nos vies érotiques (KIM), les codes genrés et les rapports de forces qui agissent dans la séduction et la sexualité́ (Karla Hiraldo Voleau, Rebekka Deubner), le regard désirant à l’épreuve du temps ou au sein du couple (Mila Nijinsky, Solène Ballesta) – et nous engage à porter notre curiosité hors des sentiers battus de l’hétéronormativité́ (Rebekka Deubner, Alireza Shojaian ).
Enrichir le champ des représentations érotiques d’hommes, c’est se donner collectivement des images et des récits qui constituent le liant de nos expériences, et influencent les possibles formes de nos vies érotiques. Il s’agit ici, non seulement de renverser ses yeux, mais aussi de placer l’appareil photo, le pinceau, la graphite ou la plume dans d’autres mains que celles qui les ont longtemps tenus.
Une sélection de tirages de Robert Mapplethorpe sera présentée en contrepoint à l’étage de la galerie