« Tant qu’il y aura des vaches » – Sortie le 4/11 – Editions Jacques Flament
Quand du jour au lendemain son grand amour la quitte, une jeune femme, sans savoir pourquoi se passionne pour l’étude des vaches. Des études les plus pointues sur l’élevage aux ouvrages techniques de gestion du troupeau, elle collecte tout ce qui a trait à sa nouvelle passion jusqu’à se couper radicalement du monde.
Pourquoi cette obsession soudaine ? Pourquoi surtout le monde qui l’entoure lui apparaît-il d’un seul coup si étranger qu’elle ne semble plus pouvoir se résoudre à y vivre ? D’ailleurs, ce monde, n’a-t-il pas pris l’aspect d’un troupeau de bovins mélancoliques ?
D’évidence, c’est son inconscient qui mène le jeu et il ne lui laisse pas le choix. La voilà donc embarquée bien malgré elle, dans une improbable quête, avec à ses trousses, le fantôme d’un amour perdu qui la hante et en ligne de mire, la figure énigmatique d’une vache. Et qu’importe les incompréhensions, elle garde cette certitude en tête : elle trouvera ses réponses en suivant la figure de cette vache qui l’obsède.
Dans ce second roman, Patricia Martel s’intéresse au sentiment de dissonance que l’on peut éprouver vis-à-vis du monde qui nous entoure. À travers le prisme d’un personnage « dérangé », qui d’un point de vue psychiatrique souffre d’une forme de déréalisation, c’est à dire d’une mise à distance du réel qui n’apparaîtrait plus que comme un troupeau sur une peinture romantique, l’auteure nous offre une forme de caricature du réel. C’est alors l’absurde qui saute aux yeux. Absurdité d’un monde à laquelle l’absurdité de la quête de l’héroïne vient faire écho. Mais une question subsiste : comment dès lors s’inscrire dans ce monde ?